Un triomphalisme déplacé

Le gouvernement a décidé de ne commenter que les seuls chiffres du chômage qui lui sont favorables: ceux de la catégorie A où le nombre de demandeurs d'emploi diminue au mois de juin de 0,3%. Faut-il rappeler que pour cette seule catégorie, l'augmentation a été de plus de 174 000 demandeurs d'emploi en un an?

Derrière ce triomphalisme déplacé, la dureté des chiffres révèle une explosion de la précarité et des chômeurs de plus de 50 ans.

La réalité, c'est que le nombre de demandeurs d'emploi augmente ostensiblement. Dans les catégories A, B et C, il augmente de plus de 15 600 (+ 6,9%) pour le seul mois de juin. S'agissant des catégories B et C (demandeurs d'emploi ayant travaillé un nombre d'heures réduit mais qui continuent à chercher un emploi) ce nombre augmente de 24 200. L'aggravation des chiffres démontre une chose: l'explosion inquiétante du travail précaire en France.

L'augmentation des demandeurs d'emploi de plus de 50 ans est elle aussi particulièrement préoccupante. En un an, le nombre de seniors inscrits à Pôle Emploi a augmenté de plus de 55 800 pour les catégories A, B, et C et de plus de 4 000 pour le seul mois de juin. L'accroissement exponentiel du chômage de ceux qui ont une certaine expérience professionnelle montre à quel point les mesures d'âge préconisées par le gouvernement dans le cadre du projet de loi sur les retraites (report de l'âge légal à 62 ans et de la retraite à taux plein à 67 ans) toucheront particulièrement les personnes déjà au chômage et qui auront les pires difficultés à réunir leur nombre de trimestres.

Le Parti Socialiste condamne avec force l'aveuglement de ce gouvernement qui préfère claironner sur les chiffres  qui l'arrangent plutôt que d'agir contre le chômage alors qu'il constitue la première inquiétude des Français.