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Odette DURIEZ
Odette DURIEZ
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15 septembre 2010

Réforme des retraites, l'intervention censurée

Vous trouverez ci-joint l’intervention que je n’ai pas pu faire à l’Assemblée Nationale, censurée par le Président de l’Assemblée comme 142 autres députés de l’opposition.

 Les débats sur la réforme des retraites arrivent à leurs fin à l'Assemblée nationale dans un climat politique et social déplorable.

 Le texte que a été débattu dans l'urgence n'a pas tenu compte des attentes des  français inquiets pour l'avenir de leur retraite. 

Ils étaient pourtant plus de 2 millions dans la rue la semaine dernière. Et le 23 septembre prochain, ils seront aussi nombreux pour faire entendre leur mécontentement sur vos façons de faire, sans aucune concertation ni avec les syndicats ni avec les partis de l'opposition qui pourtant n'ont jamais cessé de défendre une vision plus juste et plus responsable des retraites.

Vous avez fait le choix de la sourde oreille pour passer en force un texte très important.

S'agissant du financement, rien n'est prévu après 2018. Vous avez même fait le choix de liquider le Fonds de réserve des retraites, créé par le gouvernement Jospin pour financer le pic de départs à la retraite en 2020. 150 Mds € seront nécessaires.

 Vous avez choisi de dépenser dès maintenant  les 34 Mds € qu’a recueillis le fonds pour boucher le déficit que vous avez vous même creusé. Vous faite un  véritable hold-up sur les générations futures.

 Vous avez fait le choix de financer la réforme par des mesures d’âge, en négligeant les autres options. Rien n'a été demandé aux établissements financiers.

 La contribution des hauts revenus et des revenus du capital sera 2 fois moindre que celle des fonctionnaires dont les salaires seront gelés dès 2011.

Au total, les salariés porteront 90 % de l’effort de la réforme du gouvernement.

Vous avez fait le choix de ne pas tenir compte de la pénibilité. Vous avez préferé privilégier une approche individuelle et médicalisée de la pénibilité, qui se limite à constater une invalidité. Votre vision de la pénibilité est injuste. Vous ne prenez  pas en compte les effets différés de la pénibilité comme par exemple le travail de nuit ou l’exposition aux produits toxiques.

 Sur la question de l'emploi des seniors, votre projet ne prévoit qu’une aide à l’emploi pour les plus de 55 ans pour une embauche d’au moins 6 mois. Pour bénéficier de cette aide, l’employeur pourra, sur un même poste, embaucher des salariés âgés successivement tous les 6 mois. Ces emplois risquent de se transformer en «CDD seniors» sous-qualifiés et mal rémunérés. Au total, votre  politique risque tout simplement de transformer des salariés qui auraient dû partir à la retraite en chômeurs.

Sans compter que l’augmentation des âges légaux de départ à la retraite conduira ces personnes, faute d'une politique de l'emploi des seniors, à rester plus longtemps au chômage. Le montant de leurs pensions baissera ainsi mécaniquement. 

Quant à la question des femmes, les chiffres attestent de leur situation toujours plus précaire.

En effet, les salaires des femmes sont de 27% inférieurs à ceux des hommes

8 travailleurs précaires sur 10 sont des femmes

Au moment de leur départ à la retraite, les femmes perçoivent une pension inférieure de 42 % à celle des hommes en moyenne

Plus de la moitiés des retraitées touchent une pension inférieure à 900 €.

 Moins de la moitié des femmes valident une carrière complète

 57 % des bénéficiaires du minimum vieillesse sont des femmes

Quand à la question des femmes, vous vous targuez de « renforcer la solidarité » de notre système de retraites en prévoyant la prise en compte automatique des indemnités liées au congé maternité dans le calcul des pensions. Seulement, le congé maternité correspond à 16 ou 32 semaines sur plus de 2000 semaines d’activité. Les inégalités femmes - hommes ne se réduiront pas par le simple ajout d’un ou deux trimestres sur l’ensemble d’une carrière.

De plus, votre projet ne fait que les précariser encore plus avec le passage à 67 ans de l’âge légal sans décote. Pourtant et vous le savez très bien, les femmes sont aujourd’hui les salariés aux carrières les plus hachées. Un tiers d’entre elles attendent 65 ans afin de ne pas subir de décote contre à peine 5 % pour les hommes. Votre projet ne fait donc que les condamner à accepter des pensions réduites ou à vivre de revenus d’assistance en attendant 65 ans.

Sur tout ces thèmes du financement, de la pénibilité, de l'emploi des seniors, des femmes, nous vous avons faits des propositions concrètes, justes et efficaces à travers les amendements défendu en séance, mais rien n'y a fait vous avez ignorez ces propositions.

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Odette DURIEZ
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