"Le bonheur de quelques uns ne doit pas être indexé sur le malheur du plus grand nombre"

Faisant suite aux attaques du ministre Laurent WAUQUIEZ qui, avec cynisme, s'est attaqué aux demandeurs d'emploi au moment où le Gouvernement s'apprêtait à favoriser toujours plus les bénéficiaires de l'Impôt sur la Fortune (ISF), le Président du Conseil Général, Dominique DUPILET, a tenu à réagir vivement et fermement.

"Il n'aura échappé à personne cette sortie du ministre des Affaires Européennes, Laurent WAUQUIEZ, dénonçant haut et fort "les dérives de l'assistanat" "cancer de la société française". Tout cela était tellement prévisible...

Finalement, ce qui aurait été surprenant, c'est qu'en cette semaine de l'Europe, le ministre des Affaires Européennes parle d'Europe! Mais qu'à un an des élections présidentielles un ministre du gouvernement de Nicolas SARKOZY parle d'assistanat ou d'insécurité il n'y a là aucune surprise; nous sommes bien dans le fond de commerce du Sarkozysme et de la droite extrême.

C'est sans doute par le plus grand des hasards, au moment où chacun remplit sa feuille d'imposition, que Monsieur WAUQUIEZ décide d'évoquer ce "couple au RSA, qui, en cumulant les différents systèmes de minima sociaux, peut gagner plus qu'un couple dans lequel il y a une personne au SMIC"...

Tout d'abord, il aurait été bon de rappeler ce simple constat: un couple au RSA touche 700€ mensuels pour les deux alors que celui au SMIC est, lui, à 1 073€ nets - simple vérité de chiffres. Mais la manoeuvre n'est bien sûr pas là; ce qui est insidieusement introduit c'est l'opposition des citoyens les moins favorisés entre eux. Dans sa réaction à ces propos, le Parti Socialiste, par l'intermédiaire de David ASSOULINE, a eu raison de dire que "le cancer c'est le chômage, pas les chômeurs"!

Bien évidemment, le revenu du travail est très insuffisant pour tous ces salariés et toute cette classe moyenne qui ont de plus en plus de difficultés à affronter l'avenir et même le quotidien. Mais la solution ne réside pas dans la stigmatisation des plus en difficultés mais bien dans l'augmentation du SMIC et des salaires. Car c'est là que réside la véritable manoeuvre; opposer les citoyens entre eux, c'est empêcher l'unité qui imposerait des salaires décents et c'est laisser le champ libre aux mesures pour les très riches.

Dans notre pays, 925 personnes très fortunées qui n'ont pas, elles, 700€ par mois, sont chouchoutées par le fisc. A ceux-là nous leur avons reversé plus de 380 000 € de cadeaux chacun, dans le cadre du bouclier fiscal. Pour Madame BETTENCOURT c'est même 30 millions d'euros de cadeaux! En contrepartie, je n'ai pas entendu dire qu'on réclamait le moindre travail d'intérêt général..."