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Odette DURIEZ
Odette DURIEZ
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3 février 2010

Un Grand Emprunt pour une dette certaine

Ce soir commence dans l'hémicycle l'examen de la loi de finances rectificative pour 2010 qui porte sur les 35 milliards de dépenses liées au Grand Emprunt.

On n'est qu'à quelques semaines du début de l'année que, déjà, le gouvernement corrige la copie de sa loi de finances!

La dégradation de nos comptes publics est sans précédent et nos comptes sociaux sont à la limite de l'asphyxie. Les baisses d'impôts injustes et ciblées sur les catégories sociales les plus aisées, décidées par la droite, ont contribué fortement à l'accroissement du déficit et de la dette, sans aucun effet sur la croissance et l'emploi.

Alors, avec ce texte, le gouvernement fait deux choses:

- d'abord, pour pouvoir payer en 2010 les intérêts de cet emprunt supplémentaire, le gouvernement annule 500 millions de crédits sur les budgets de plusieurs ministères. Lesquels? Celui de l'écologie (- 113 millions), la justice (- 25 millions!), la sécurité (- 28,5 millions!!), la solidarité (- 60 millions!!!), ou celui de la ville et du logement (- 25 millions!). Tout cela, ce sont des priorités décisives pour la vie quotidienne dans nos communes et nos quartiers... Et bien, on réduit déjà leurs moyens.

- ensuite, il autorise le gouvernement à augmenter le plafond des emprunts qu'il va lever en 2010 et il inscrit des dépenses supplémentaires.

Le Grand Emprunt trouve son utilité s'il s'agit d'investissements productifs pour l'avenir. Mais il ne fait pas oublier qu'un emprunt, qu'il soit grand ou petit, est un emprunt, qui n'est rien d'autre qu'une dette à rembourser.

L'Etat français connaît déjà une dette abyssale de court terme, financée par des investisseurs étrangers. Qui dira qu'elle ne place pas notre pays dans une zone de fragilité, dans une zone "dangereuse" disait Philippe Seguin.

De plus, si légitimité du Grand Emprunt il y a, il ne faut pas oublier les urgences sociales. Le problème de la santé publique dans notre pays, le problème que rencontrent des millions de Français qui souffrent du chômage, de la précarité, de la pauvreté. Le plus bel investissement qu'on pourrait leur offrir c'est de changer de politique économique dont ce Grand Emprunt n'est rien d'autre que le constat de l'échec.

Un échec qui se solde par un chiffre: 20 600 euros. C'est ce que doit chaque Français pour payer la dette de qui? Celle de l'Etat!...

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Odette DURIEZ
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