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Odette DURIEZ
Odette DURIEZ
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21 juillet 2010

Le 5ème risque vendu au privé

Le candidat Nicolas Sarkozy avait promis la création d'une cinquième branche de la Sécurité sociale dédiée au "cinquième risque" de la vie. De nouveau, une expression chère aux associations risque d'être vidée de son contenu.

Le rapport de Valérie Rosso-Debord, députée UMP, enterre l'idée que la perte d'autonomie doit être compensée par la solidarité nationale, au profit d'un système d'assurance privée obligatoire à partir de 50 ans. Il s'agit une fois encore de privatiser les profits et de mutualiser les coûts.

Plus grave encore, ce dispositif serait garanti par la puissance publique et aurait vocation à "se substituer au système actuel" de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA), créée par le gouvernement Jospin en 2001 pour permettre aux personnes âgées dépendantes de financer les prestations dont elles ont besoin pour assurer leur autonomie. Or, le rapport propose de supprimer le premier niveau de dépendance donnant droit au versement de l'APA, ce qui entraînera une hausse des coûts (puisque ne seront prises en charge que les dépendances les plus avancées) et exclura d'emblée la moitié des personnes actuellement couvertes. Cela contredit entièrement l'exigence d'une prise en charge très personnalisée et intervenant le plus tôt possible pour préserver l'autonomie des personnes âgées.

Celles qui disposent d'un patrimoine égal ou supérieur à 100 000 euros auront le "choix" entre une allocation réduite de moitié ou une allocation à taux plein, mais avec un recours sur succession pouvant aller jusqu'à 20 000 euros. Cette option - qui conduira de nombreuses personnes à ne pas demander d'allocation, comme on l'observait avec l'ancienne Prestation spécifique de dépendance (PSD), au risque de souffrir très durement de leur perte d'autonomie - renforce le clivage instauré entre "riches" et "pauvres", comme si seuls les derniers devaient bénéficier du contrat social.

Le Parti socialiste insiste sur le droit à une compensation universelle de la perte d'autonomie, quelque soit l'âge auquel survient le handicap ou la dépendance, quels que soient les revenus de l'intéressé(e). Le Parti socialiste développera et défendra avec force cette position, notamment durant le débat parlementaire.

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Odette DURIEZ
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