Pourquoi les députés socialistes se sont abstenus sur le projet de loi RSA
Le Mercredi 8 octobre 2008, après le Débat public sur la crise financière, les députés se sont prononcés, en première lecture, sur le projet de loi sur le Revenu de Solidarité Active (RSA).
Au départ, le
Gouvernement nous a présenté ce texte comme devant
permettre le retour à l'emploi de personnes en difficulté
tout en leur garantissant une augmentation de revenu. Au premier
abord cette idée était intéressante et souhaitée
par les socialistes. Mais, en regardant plus près le contenu
du texte, celui-ci comprend de nombreuses lacunes. De plus, le
financement du RSA n'est pas acceptable.
Pour les députés
socialistes, le Revenu de Solidarité Active doit être
une mesure de lutte contre la pauvreté au travail, et en
faveur de l’insertion sociale et professionnelle.
Mais le Gouvernement et
sa majorité en ont fait un dispositif dont le financement est
socialement injuste. Plutôt que de faire supporter le
financement du RSA par tous, en fonction des revenus, la majorité
a préféré une taxe que ne paieront pas les plus
riches, protégés par « boulier fiscal ».
De même, les Départements devront eux aussi contribuer
au financement du RSA, nouvelle preuve du défaussement de
l'État sur les collectivités locales.
Par ailleurs, ce
dispositif, n'exige rien des entreprises. Au final, le RSA risque
d'entraîner une multiplication des temps partiels et – plus
grave peut-être ! – de maintenir durablement des
salariés en situation de RSA. Les employeurs seront ainsi
implicitement encouragés à verser de bas salaires
puisque leurs salariés percevront un complément
issu de l’argent public.
Enfin, ce texte ne
propose pas de vraies mesures d’accompagnement social du retour à
l’emploi. En particulier pour les personnes en grande difficulté
sociale dont le retour vers l’emploi nécessite des
dispositifs particuliers. Les structures d’accompagnement à
l’insertion sont d’ailleurs inquiètes pour leur avenir.
L'idée est bonne mais sa réalisation aurait pu être meilleure. Voilà pourquoi le groupe socialiste a décidé de s'abstenir.